Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une fille qui raconte sa vie
19 avril 2009

Ca sert à quoi une amie si c'est pour tout lui cacher ?

J’ai fait quelque chose de mal.


Une amie, une de mes meilleures amies m’a prêté sa clé pour que je lui mette des photos d’une soirée entre amies. Sur cette clé, il y a un dossier « mes archives de conversation », et je n’ai pas pu m’en empêcher…

J’ai d’abord lu les discussions qu’on avait eues ensembles, pour voir si je m’en souvenais, juste comme ça, pour le plaisir des souvenirs. Et puis ensuite, j’ai farfouillé. L’année dernière, elle avait plutôt était renfermée sur elle-même. Je savais qu’elle n’allait pas bien, mais elle n’en parlait pas, elle ne voulait pas en parler. Ou peut-être est-ce moi qui n’ai pas assez insisté. Trop tard pour le dire de toute façon. Toujours est-il que je me suis rendu compte qu’elle nous avait caché une quantité de choses. Apparemment, elle s’était entichée d’au moins trois mecs, dont un ex avec qui on savait qu’il se passait à nouveau quelque chose. Mais ce qu’on ne savait pas, c’est que ça se passait depuis quelques temps déjà. Et qu’elle avait couché avec. Et que ce n’était pas sa première fois.


Mais ce n’est pas le pire. J’ai appris qu’un de ses amis, que j’ai eu l’occasion de rencontrer, avait fait une tentative de suicide. Que l’un de ses ex, que je savais mentalement perturbé et dont j’ai essayé de l’éloigner, l’a poussé « au fond », comme elle le confiait. J’ai appris qu’elle se mutilait. Elle appelle ça des « crises ». Elle pense souvent au suicide, mais dit qu’elle n’en a pas le courage. Parfois, elle sort son couteau, et le contemple. Fait  « un chef-d’œuvre » de son bras, à chaque coup dur.

Elle raconte aussi que nous, ses amies, nous ne la comprenons pas. C’est pour ça qu’elle se cache. La cohabitation avec ses parents est difficile, ça je le savais. Mais on n’a rien vu. On n’a rien su. On n’a rien fait. Et maintenant, maintenant que je sais tout ça, c’est moi qui me sens mal. Je me sens coupable d’avoir été aveugle. Coupable de ne pas avoir pu l’aider, lui dire que je tenais à elle. Je ne sais pas si je dois lui dire que je sais, lui demander si elle a encore toutes ces idées morbides. Je ne sais pas si je dois partager ce secret avec d’autres. Je suis perdue.

Je la vois tous les dimanches, pour prendre le train qui nous ramène à Lille, à nos petites vies d’étudiantes. Et j’ai du mal à détacher mon regard de ses poignets, même si pour l’instant je n’y ai rien vu. Ca me bouffe.

Publicité
Publicité
Commentaires
Une fille qui raconte sa vie
Publicité
Publicité